Lettre ouverte aux Ministres Africains de l’Education

Objet : L’histoire de l’humanité effacée dans l’enseignement

Messieurs les Ministres,

                   J’ai l’honneur de venir par la présente, en ma qualité de chercheur à l’I.F.A.D.C/ R. D. C, attirer votre particulière attention sur le fait que l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique n’est pas enseignée  dans les écoles, parce-qu’ elle a été effacée .D’où le besoin de l’introduire dans l’enseignement.

                  En effet, Hubert Deschamps, dans son ouvrage : « Histoire Générale de l’Afrique Noire », évoque l’effacement de l’histoire de l’Afrique en ces termes : « au temps de Bossuet, on limitât l’histoire universelle à Israël, aux Gréco-Romain et à l’Europe policée, c’était la norme ».

                 C’est ainsi que l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique n’est enseignée ni dans nos écoles, ni dans nos universités jusqu’à ce jour. 

                Toutefois, grâce au développement de l’imprimerie et de l’internet, l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique a été publiée. Cependant, les africains n’ont pas encore décelé cette histoire, pour l’enseigner à leurs enfants. D’où le pamphlet : « si vous voulez cacher quelque chose aux africains, autant la mettre par écrit ».

              Ce pamphlet semble se justifier d’autant que cinquante ans après les indépendances, les africains ne se sont pas encore rendus compte du fait que l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique n’est pas  enseignée  dans nos écoles, bien que publiée.

             En effet, l’Afrique est le berceau de l’humanité. Mais à la question de savoir dans quel contexte historique l’humanité est- elle  née en Afrique ? La réponse n’apparait pas parce-que l’histoire de l’Afrique a été effacée. D’où le besoin de vous relater le contexte historique  de la naissance de l’humanité en Afrique : le réchauffement climatique.                    

       Aperçu historique de la naissance de l’humanité en Afrique

          Je relate brièvement, à votre attention, Messieurs les Ministres de l’Education, l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique,  afin que celle-ci soit introduite dans l’enseignement, et que cessent les moqueries dont nous sommes l’objet de la part de ceux-là même qui avaient effacé cette histoire, pour faire croire que l’Afrique est un continent sans histoire.

        Pour votre gouverne, l’humanité est née en Afrique dans un contexte historique particulier : celui du  réchauffement climatique global de la terre  3.000 ans av. J.C.

        Ce réchauffement climatique global avait provoqué une famine mondiale suite à une sécheresse qui dura sept ans. Cette sécheresse fut à la base de la désertification du Sahara. C’est ainsi que les africains de l’Egypte antique avaient trouvé l’humanité comme solution pour faire face à cette famine mondiale.

        En effet, grâce aux valeurs de l’humanité, notamment la solidarité, des provisions ont été accumulées et épargnées dans des greniers grâce à la contribution de tous les égyptiens.

        Ceci étant, au temps de la famine mondiale, l’Egypte, terre d’Afrique, était devenu le grenier du monde où tous les hommes s’approvisionnaient en nourriture grâce à une autre valeur de l’humanité : l’hospitalité. C’est dans ce contexte qu’Israël, en tant que famille,  accueillie en Egypte, fut devenue avec le temps une nation.

        D’autres valeurs de l’humanité sont apparues dans cette circonstance historique, notamment : la non-violence, la gouvernance, l’épargne etc… ainsi que les sciences (les mathématiques : arithmétique et géométrie, l’économie, l’architecture, la comptabilité …).

        L’histoire de cette famine mondiale,  provoquée par le réchauffement climatique à la base de la sécheresse qui dura sept ans,  a été relatée dans  un document historique : la stèle dite de la famine. Elle a été découverte près de la cataracte du Nil en Egypte.

        En outre, le livre de Genèse aussi relate les sept ans de sécheresse à la base de la famine mondiale : c’est le récit de Joseph et d’Israël en  Egypte. Ce récit, bien que connu de tous, même des enfants, n’est enseigné ni dans nos écoles, ni dans nos universités dans le but d’effacer l’histoire.

        En effet, ce récit est simplement considéré comme imaginaire du fait que ce récit relate comment l’Afrique a nourri  tous les hommes, un détail qui dérange ceux qui soutiennent l’idéologie selon laquelle l’Afrique n’a rien apporté au monde. « Que peut-nous apporter l’Afrique ? Demanda un interlocuteur à Amadou Hampateba ».

        L’effacement de l’histoire de la naissance de l’humanité en Afrique a pour effet la non transmission de l’humanité et de ses valeurs que sont la solidarité, l’hospitalité, la non-violence etc…aux élèves dans l’enseignement: c’est la science sans conscience.

        Ceci étant, on assiste à la perte des valeurs de l’humanité en Afrique. Jeune-Afrique magazine avait tiré  la sonnette d’alarme à travers le titre publié en 1986 : « LE SCANDALE DES IMMIGRES AFRICAINS EN AFRIQUE : Les Burkinabé en Côte d’Ivoire, les Sénégalais au Zaïre, les Zaïrois au Congo, les Béninois au Gabon, les Ghanéens au Nigeria, les Touaregs en Algérie : ils sont encore plus indésirables chez leurs voisins qu’en Europe ! »

        La perte des valeurs de l’humanité a été constatée aussi par les Chefs d’Etat africains lors du 16^ème  sommet de l’Union Africaine qui avait pour thème : « Valeurs partagées pour renforcer l’unité et l’intégration en Afrique ».

        Le constat fait par les chefs d’Etat africains est que la crise des valeurs de l’humanité en Afrique est devenue, un obstacle à l’unité et à l’intégration en Afrique. D’où le besoin de vulgariser l‘humanité et ses valeurs  à travers l’éducation, voire l’enseignement.

        C’est ainsi qu’en République Démocratique du Congo, l’initiation à la nouvelle citoyenneté a été instituée par le gouvernement, rattachée au Ministère de l’enseignement pour vulgariser les valeurs perdues afin d’aboutir à un changement des mentalités.

        La question des valeurs de l’humanité se pose aussi en Occident suite à l’effacement de l’histoire, en particulier en France, où l’étude de l’Egypte antique, berceau de l’humanité et de ses valeurs, a été supprimée dans l’enseignement dans les programmes de 5^ème  et 6^ème  secondes.        

        C’est ainsi que le mouvement « sauvons l’histoire » a été initié en France,  afin de sensibiliser les Français contre l’effacement de l’histoire à travers des titres comme: « où sont passés les Pharaons », ou encore « Ce que nos enfants n’apprendront plus », publiés dans Historia.

       Aujourd’hui, la crainte est que la reforme initiée en France puisse influencer l’enseignement de l’histoire en Afrique car beaucoup d’observateurs critiquent l’Afrique  pour son mimétisme. Tel que l’a déploré le béninois  M. Albert Tevoedjre : « L’Afrique est à l’ère du mimétisme tragique…»

       Ceci étant pour votre gouverne, un manuel qui explique l’humanité et  relate l’histoire  de la naissance de l’humanité en Afrique, histoire pourtant connue de tous, mais non enseignée dans les écoles, est en voie d’édition.

       Il convient de signaler, qu’avant la publication de ce manuel, plusieurs articles sur l’humanité, voire la naissance de l’humanité en Afrique,  sont déjà publiés sur le net afin de soumettre ces réflexions à la lecture et aux critiques des scientifiques et chercheurs du monde à travers le moteur de recherche Google.

       En voici quelques titres :

-          Afrique berceau de l’humanité : Histoire effacée.

-         Origine de l’humanité et Origine de l’homme : une confusion      entretenue.

-         L’origine des sciences effacée dans l’enseignement.

-          Afrique berceau de la lutte contre le réchauffement climatique :   Histoire reconstituée.

-         Le réchauffement climatique : circonstance historique de l’éclosion des sciences en Afrique.

-         Lettre ouverte aux Chefs d’Etat africains en perspective de la cop 22 : rendre l’histoire.

Jean-Raoul Lumpungu

e-mail:lumpunguraoul@gmail.com